Alexandre le Grand
"Alexandre jugeait avec raison qu'il est
plus digne d'un roi de se vaincre lui-même
que de vaincre les ennemis"
Plutarque
356-323: trente-trois ans. C'est la durée de la vie d'Alexandre, fils de Philippe II de Macédoine et d'Olympias d'Epire. Pendant ce bref laps de temps, Alexandre achève de soumettre la Grèce, conquiert l'immense Empire Perse et se prépare à l'agrandir du côté de la péninsule arabique. A sa mort, l'unité de la conquête est brisée et biens des territoires échappent à ses successeurs. Mais l'éphémère n'est pas le dernier mot du destin: l'histoire d'Alexandre, au contraire, ne fait que commencer.
En se proclamant lui-même dieu, Alexandre avait créé un précédent dont, jusqu'aux empereurs romains, tous ses successeurs s'inspirèrent. Les conquêtes d'Alexandre ont favorisé la naissance de la pensée occidentale telle que nous la connaissons aujourd'hui. C'est à travers la société hellénistique que l'art, la littérature et la philosophie grecs ont été transmis aux Romains et, par la suite, à l'ensemble de l'Europe. Enfin, en créant un Empire unifié qui a aboli, pour un temps, toute notion de frontière nationale ou de culte local, Alexandre a permis une nouvelle perception de la civilisation à l'échelle du monde. W.W. Tarn traduira en ces termes: "Alexandre a inspiré à Zénon la vision d'un monde dans lequel tous les hommes seraient les citoyens d'un Etat unique, sans distinction de race ou d'institutions, assujettis seulement, et en harmonie avec elle, a la loi commune de l'Univers."