Peintre italien. Tommaso di Ser Giovanni di Mone Cassai , dit Masaccio. Malgré sa courte vie, Masaccio eut une influence déterminante sur les artistes de la Renaissance, dont on peut considérer qu'il est l'un des premiers avec Brunelleschi et Donatello.
Un jeune artiste novateur
Masaccio se rend à Florence, où, en 1422, il s'inscrit à la corporation des médecins et des pharmaciens. Il entre dans le cercle de Masolino da Panicale et des peintres florentins. On ne sait exactement si Masolino (bien plus âgé que lui) fut son maître, ou si la position de Masaccio était plus indépendante. Masaccio est en fait le continuateur de Giotto par la force de ses sentiments, le calme de sa composition, la mise en valeur des volumes.
Léonard de Vinci, dans son Traité de la peinture, a défini, avec justesse, la nouveauté de Masaccio: « Après Giotto, l'art retomba en décadence pendant plus d'un siècle, parce que les peintres commencèrent à imiter les œuvres de Giotto. Puis vint le Florentin Tommaso (Masaccio); il prouva, par la perfection de ses œuvres picturales, que tous ceux qui ne prennent pas comme modèle la nature, cette éducatrice de tous les maîtres, s'efforcent vainement de faire de l'art. »
Masaccio s'engage dans le travail sur la perspective et le naturalisme de l'art de la Renaissance. C'est un des inventeurs de la perspective, et, à ce titre, le premier peintre de la Renaissance: son génie a ouvert la voie à des recherches nouvelles. Il a contribué à introduire à Florence les positions de Brunelleschi et de Donatello.
Les chefs-d'œuvre d'une courte activité
Ses principales œuvres furent réalisées en commun avec Masolino da Panicale. De son séjour florentin on remarque la Sainte Anne, vers 1424-1425 (musée des Offices, Florence), mais surtout les fresques de la chapelle Brancacci à Santa Maria del Carmine à Florence, sauvées de peu de la destruction au XVII e siècle. Elles révèlent toute la force de cet humanisme naissant: la vérité psychologique des visages et des attitudes, l'intégration des personnages dans des décors qui ne sont pas des «placages». Ces fresques comportent notamment les Scènes de la vie de saint Pierre (le Tribut, Saint Pierre baptisant les néophytes, la Distribution des biens de la communauté) et les Episodes du Péché originel, dont Adam et Ève chassés du Paradis, d'un réalisme tragique.
On peut attribuer également à Masaccio la Trinité (Santa Maria Novella, Florence), ainsi que le polyptyque du Carmine de Pise, réalisé vers 1426, et actuellement disséminé en divers lieux de conservation: Londres, Berlin, Naples, Pise et Vienne. Il y applique les principes de la perspective et l'incidence de la lumière sculptant le relief des corps.
Masaccio rejoint Masolino à Rome afin de réaliser un polyptyque pour Santa Maria Maggiore, la Madone de la neige, et les fresques de la chapelle du cardinal Branda Castiglione. Il meurt à Rome à l'âge de 27 ans.