LICENCE D’HISTOIRE L1 S2 (TD)
Géographie ( Brice MARTIN )
2.2.2. Analyse des données humaines
- introduction
Point clé du commentaire de carte. L’analyse topographique ne sert
qu’à donner des éléments d’explication sur les logiques de localisation
/ d’organisation des activités humaines.
Il faut savoir identifier les éléments sur la carte, sélectionner els
informations pertinentes, mettre en relation les informations pour
expliquer les logiques de localisation / l’évolution de la mise en valeur
de l’espace. Puis, construire un commentaire problématisé (+plan) et
illustré (carte, croquis, coupe).
- l'utilisation agricole du sol
• localisation, typologie, évolution :
forêts : forêt de feuillus sur le plateau (sols pauvre et
« secs », le haut du talus (idem + pente forte) et dans le quart NO
(excès d’eau). Ailleurs bosquets résiduels.
Evolution : croissance sur le plateau : forêts exploitées par la
sylviculture (lignes de coupe, scierie), zones de déboisement dans
la toponymie ancienne (Chaufour, Essart) actuellement boisées.
Décroissance dans la plaine : limite géométriques, forêts en timbre
– poste, toponymie avec le terme « bois » pour des secteurs sans
forêts à l’heure actuelle.
vergers/plantations : situation favorable (facteurs
naturels : pente, climat / position d’abri, hydrographie et
fonctionnels) dans la partie médiane du talus et pourtours de
villages dans la plaine. Spécialité : mirabelle. Culture très bien
adaptée à la Lorraine, secteur agricole porteur, faiblement
concurrencé en Europe, donc vraisemblablement en croissance.
Vignes : situation favorable sur le talus (cf. vergers)
mais localisation à proximité des villages (exigeant en travail). Peu
étendu par rapport aux vergers. Cas particulier : versant des vignes
de l’évêque à Lucey : grand espace sur un adret bien exposé et
exploité de longue date (toponymie). Type : vin blanc : Gris de
Toul. AOC mais peu connu. Condition naturelle limites pour des
grands vins (climat). Evolution : nombreux toponymes en rapport
(vigne) mais sans vignoble actuellement même en situation très
favorable : adret de Foug (décroissance au profit de la mirabelle ?
au profit de la périurbanisation ?)
pour en savoir plus :
http://pagesperso-orange.fr/domaineclaudevosgien/la%20cave.htmhttp://www.vins-lelievre.com/merci.html) terres labourables : Localisation dans le plaine :
conditions naturelles favorables (relief, hydrographie, sols)
présence humaine, accès facile, etc. et, plus localement, sur les
premiers contreforts du plateau (proximité des villages du talus), et
dans les vallées bien irriguées du plateau (vallée de St-Fiacre). La
toponymie nous fournit des informations sur la typologie :
- « champs », « terres », « moulins » : pratique anciennes de la
céréaliculture, donc labours ;
- «…fauchée », « …pré », «…prairie » : prés de fauche et
donc, élevage. A noter que la répartition des prés et des
labours correspond à l’optimisation des ressources du milieu :
prés / surface en herbe dans les zones les plus humides (le
long des cours d’eau), impropres à la céréaliculture.
Evolution des pratiques traditionnelles, à partir des infrastructures
actuelles :
- présence de nombreuses fermes isolées, avec des
infrastructures de grande taille :
Fermes récentes car en rupture avec le modèle d’urbanisation
traditionnel (habitat groupé sur une site unique au centre du
territoire communal), et positionnement par rapport à la route
N411 (construction postérieure à la route parfaitement
rectiligne). On y pratique de l’élevage (ici bovin), et la
production végétale est conséquente (présence d’une usine de
compostage : équipement moderne / investissement lourd)
- présence de silos à grain à Lay St-Rémi et Toul (« les Grands
Moulins »), à proximité des routes et des voies navigables :
donc grosse production céréalière, vouée à l’exportation.
Donc, conservation du système traditionnel céréaliculture –
élevage, mais adaptation / modernisation, passage au stade de
l’agriculture productiviste / performante.
• morphologie agraire = synthèse des aspects fonctionnels
/ organisationnels de l’espace agricole, déclinée sous
plusieurs aspects
parcelles ouvertes : pas de limites entres les
parcelles / paysage ouvert = openfield ou fermées : parcelles
encloses, entourées de haies d’arbres et d’arbustes poussant
souvent sur un talus / paysage fermé = bocage.
Le paysage d’openfield est davantage présent au nord, au nord-est
de la France (Picardie, Lorraine, Alsace…), le paysage de bocage
sur la façade atlantique (Normandie, Bretagne, pays de Loire)…
organisation des parcelles : rayonnantes autour du
village, en lames de plancher (openfield), ou sans organisation
apparente (bocage).
Ménil la Tour
tailles et formes des parcelles : visible lorsque le
paysage de bocage est bien conservé (limites formées par les
haies), invisible dans le paysage d’openfield, sauf à disposer de
documents annexe : photographies aériennes (cf. ci – dessus). La
modernisation et le remembrement tendent à constituer des
parcelles de plus en plus grandes / larges, pour la mécanisation.
notion de finage et de terroir : termes très
importants en géographie rurale (synthèse des aspects liés à la
morphologie agraire et au type/mode de culture).
Définitions :
- finage (1) : territoire sur lequel une communauté va exercer
ses droits (juridiques / administratifs) = limites du territoire
communal.
- finage (2) : territoire sur lequel une communauté s’est
installée pour le mettre en valeur du point de vue agricole.
Appropriation par le travail / la mise en valeur.
- terroir : terrain se distinguant des terrains voisins par ses
caractéristiques agronomiques :
o Naturelles : sol, eau, exposition, relief ; etc.
o Mise en valeur : terroir irrigué, terroir en
terrasses, etc.
Un finage est en général composé de plusieurs terroirs.
Finage de Bouvron :
finage ovoïde, village au centre, avec trois terroirs organisés
schématiquement en cercles concentriques autour du village : 1
= terroir de vergers ; 2 = terroirs de terres labourables, 3 =
terroirs de forêts. L’organisation des terroirs se fait en fonction
de la proximité au village, les conditions naturelles étant
sensiblement identiques sur tout le finage.
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Finage de Charmes la Côte :
finage allongé, village au centre, avec trois terroirs organisés
schématiquement en bandes parallèles en fonction du relief : 1 =
terroir de forêts (plateau) ; 2 = terroirs de vergers / vignes
(talus), 3 = terroirs de terres labourables (plaine). L’organisation
des terroirs se fait en fonction des conditions naturelles (relief,
hydrographie, sols).
-l'habitat
• localisation
notion de site : caractéristiques naturelles du lieu
d’installation du village / ville originel : site de butte
(villages de Provence, pour les aspects défensifs), site d’île
(Paris, voire Mulhouse), de fond d’estuaire (Bordeaux,
Nantes), de méandre (Toul…), de confluence (Bourges,
Avignon…) ; de talus (Charme la Côte, Domgermain,
Lucey, etc.) et de situation : caractéristiques fonctionnelles
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du lieu d’installation du village / ville originel : site de
carrefour (Toul…), de frontière (Strasbourg…), etc.
Important :
- pour repérer les site et la situation, il faut d’abord savoir
identifier le centre ancien : présence de l’église / cathédrale
(en ville), habitat le plus dense, fortifications, convergence
des routes.
Centre ancien de Toul : habitat dense (1), présence de
fortifications (Vauban, 2), Eglise (3). Site de méandre
- toutes les villes et les villages ne bénéficient d’un site et
d’une situation évidents ;
- autant pour le site que pour la situation, villes et villages se
développent très souvent sur une interface (zone de contact
entre 2 milieux / espaces / territoires différents), telle que la
talus à l’interface entre le plateau et la plaine)
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• formes de l'habitat (fortement lié à la morphologie
agraire ; voir photocopie)
Habitat dispersé. L’habitat se répartit sur l’ensemble
du finage. Deux cas : dispersé au hasard (majorité des cas)
ou dispersé ordonné (rare : exemple des polders des Pays
– Bas). L’habitat dispersé au hasard accompagne le
paysage de bocage. A noter que le termes hasard
correspond à l’aspect spatial. Dans les faits les habitations
se répartissent en fonctions de critères très précis :
exposition, présence de sources, terres fertiles, réseaux,
etc.
Habitat groupé. L’habitat se concentre sur un site
unique du finage. Deux cas : groupé lâche : les maisons
sont séparées par des champs ou des jardins (villages en
nébuleuse, typiques de basse Normandie), ou groupé
compact : les maisons sont accolées les unes aux autres.
Dans ce cas, on distingue encore les villages par leur forme
(village – tas, village – rue, village – rond, village en
lisière, voir photocopie). L’habitat groupé compact
accompagne le paysage d’openfield.
Carte de Toul : habitat groupé compact ; Charmes la
Côte : village – rond, Mont le vignoble : village – rue
Foug : village – tas, avec extension de l’habitat
(habitat spontané le long des routes à l’ouest mais surtout
à l’est, en direction du bassin d’emploi de Toul.
• Extension de l'habitat : très important car révélateur de la
dynamique d’une région d’un point de vue
démographique et, donc économique (attirante ou non,
croissance naturelle +/-).
Trois formes observables dans les zones rurales :
- habitat spontané : initiatives individuelles, non planifiées,
maisons qui s’agrègent petit à petit, en général le long des
routes à partir du village ancien (voir Foug).
- Cités ouvrières : forme de « lotissement » ancien (révolution
industrielle), urbanisation planifiée sur des espaces
importants. Formes très géométriques (angles droit pour les
rues), standardisation de l’habitat, maison sur la rue
(communauté de vie / travail) avec jardin potager à l’arrière,
présence d’une usine à proximité !, déconnexion des réseaux
(seul l’accès à l’usine est important) et de l’habitat ancien
(souvent très excentré)
Cité ouvrière « les Sources » à Foug, à proximité de la Fonderie
- Lotissements actuels : + récent (20 – 30 ans), formes
géométriques plus fluides, moins strictes, habitat en arrière de
la rue, connexion aux réseaux (pour rejoindre le lieu de travail
dont on est déconnecté en termes spatiaux).
Lotissement « la Houblonnière » à Dommartin les Toul, à l’est
du vieux village (ouest = zone inondable de la Moselle !) : relié
à trois zones d’emploi potentielles : Toul et l’Hôpital Jeanne
d’Arc (route D400), Nancy (échangeur autoroutier)
Globalement, peu d’extension de l’habitat sur cette carte en
dehors de Toul et la vallée de l’Ingressin, et de quelques villages
aisément accessibles depuis Toul (Bruley, Pagney, Menil la
Tour). Région peu attractive ? territoire communal dont l’espace
rural est protégé du mitage de l’espace par l’urbanisation ?
(exemplede mitage : le talus agricole de Foug, occupé par de
l’habitat spontané)
Origine des formes d'habitat : groupé compact :
moyen- âge : installation par un pouvoir laïc ou
ecclésiastique, pour la mise en valeur d’un territoire, d’une
communauté de défricheurs dans une clairière (village tas)
ou le long d’une route (village rue). Puis exploitation
collective des terres (rotation / assolement triennal),
responsable de la configuration actuelle héritée : village au
centre du finage, finage de forme arrondie (Bouvron),
paysage d’openfield.
• activités non agricoles
Les activités industrielles et artisanales
Les activités commerciales
Les activités touristiques
Les réseaux
Le activités militaires
2.2.3. Bilan et plan de commentaire
Les éléments importants de la carte
Le mode de réalisation du commentaire
Exemples de plans
2.3. Une carte en milieu rural agricole
ROSTRENEN IGN 1/50.000
2.3.1. Le milieu naturel
(topographie, hydrographie, végétation)
2.3.2. Les faits humains
structure de l'habitat
morphologie agraire
activités dominantes dans la région
agriculture
industrie
tourisme
situation démographique et environnementale
bilan
2.4. Croquis ou carte de synthèse à partir d'une carte topographique
SELESTAT IGN 1/50.000
2.4.1. Le milieu naturel
(topographie, hydrographie, végétation)
2.4.2. Les faits humains
structure de l'habitat
morphologie agraire
activités dominantes dans la région
agriculture
industrie
tourisme
bilan
2.4.3. Croquis de synthèse
Attributs indispensables
Légende
Démarche
2.5. Carte à dominante urbaine
BOURGES IGN 1/25.000
2.5.1. Le milieu naturel
(topographie, hydrographie, végétation)
2.5.2. Les faits humains en zone rural
structure de l'habitat
morphologie agraire
activités dominantes dans la région
agriculture
2.5.3. Les faits humains en zone urbaine
site et situation
organisation socio-fonctionnelle du centre vers la
périphérie
Le centre
La couronne suburbaine (quartiers péri-centraux
et banlieux
La couronne ou l'espace péri-urbain
plan de la ville et morphologie urbaine
activités urbaines et localisation
fonction commerciale et services
fonction industrielle
cas particulier : le maraîchage
croquis de bourges : organisation du bâti et des activités